📰 Marchés financiers : la tech propulse Wall Street avant une fin de semaine sous tension
Les marchés mondiaux ont évolué en territoire volatil ce jeudi, portés par les excellents résultats des géants technologiques Apple et Amazon, mais freinés par la prudence des investisseurs avant une nouvelle vague de publications et des indicateurs macroéconomiques clés.
Wall Street hésite après l’euphorie technologique
Après plusieurs séances de records sur le Nasdaq, la Bourse de New York a connu un léger repli jeudi.
Le Dow Jones a cédé 0,23 %, le S&P 500 a reculé de 0,99 %, tandis que le Nasdaq a chuté de 1,57 % sous l’effet de prises de bénéfices massives dans les valeurs d’IA et de cloud.
Les marchés ont été ébranlés par les avertissements de plusieurs analystes sur la survalorisation des mégacaps et les tensions budgétaires persistantes à Washington.
Dans un contexte de shutdown gouvernemental, l’introduction en bourse de Navan, plus importante IPO depuis le blocage administratif, s’est soldée par un recul de 20 % dès sa première séance.
Les investisseurs ont également réagi aux propos de Jerome Powell, qui a semé le doute sur une baisse de taux en décembre malgré la détente monétaire déjà enclenchée la veille.
Les géants américains sauvent la tendance
La saison des résultats du troisième trimestre continue de battre son plein, et les mastodontes de la tech ont globalement répondu présent :
Les performances d’Apple et Amazon ont particulièrement rassuré le marché.
Amazon a publié un chiffre d’affaires record de 180,2 milliards de dollars, tiré par la croissance de AWS et du e-commerce, tandis qu’Apple a battu les attentes malgré le ralentissement du marché des smartphones, grâce à ses services (+10 % sur un an).
Cependant, les valeurs liées à l’intelligence artificielle ont connu un repli technique après une semaine de forte hausse, entraînant le Nasdaq à la baisse.
Europe et Asie : résultats contrastés et tensions géopolitiques
En Europe, la séance de jeudi a été marquée par la prudence.
Les indices ont légèrement reculé après les chiffres décevants de la consommation allemande et avant la publication des résultats d’AbbVie et Linde attendus ce vendredi.
En Asie, la tendance reste positive malgré la volatilité :
le Nikkei 225 (+0,24 %) a bénéficié du rebond des semi-conducteurs, tandis que la Bourse de Séoul a reculé sous l’effet de prises de bénéfices sur SK Hynix.
Les marchés chinois demeurent soutenus par les espoirs d’un nouvel assouplissement monétaire de la PBoC et la reprise du commerce avec les États-Unis.
Analyse économique : une croissance tirée par la rentabilité technologique
Les résultats trimestriels confirment une dynamique claire :
malgré un contexte de taux élevés, les grandes entreprises américaines parviennent à préserver leurs marges grâce à la monétisation accélérée de l’IA et à une productivité en hausse.
Cependant, les économistes s’interrogent sur la durabilité de cette croissance.
La dépendance à la technologie et la concentration des profits sur une poignée de mégacaps (Apple, Amazon, Microsoft, Nvidia) augmentent le risque de déséquilibre structurel du marché.
Les signes de fatigue économique apparaissent déjà dans certains secteurs :
Boeing reste pénalisé par ses pertes sur le programme 777X.
Mondelez voit ses marges s’éroder sous la pression des coûts agricoles.
Les banques américaines, quant à elles, subissent la contraction des marges de crédit et la baisse des dépôts.
À surveiller aujourd’hui (31 octobre 2025)
AbbVie (ABBV) et Linde PLC (LIN) publient leurs résultats ce vendredi.
Les analystes anticipent des publications solides dans la santé et l’industrie chimique, secteurs clés pour évaluer la robustesse de la croissance américaine hors technologie.
En parallèle, les marchés attendent les données d’inflation PCE et les commentaires de plusieurs membres de la Réserve fédérale, susceptibles d’éclairer la trajectoire monétaire de fin d’année.
En résumé
Les marchés traversent une période charnière :
les résultats exceptionnels de la tech soutiennent la confiance, mais les signaux macroéconomiques restent fragiles.
L’attention des investisseurs se tourne désormais vers la Fed, les PMI européens et les prochains chiffres de l’emploi américain — déterminants pour confirmer un véritable “soft landing”.