🌍 Actualité macroéconomique et géopolitique – mi-octobre 2025

Entre tensions commerciales, crispations politiques et espoirs de dialogue

Les derniers jours ont été marqués par un regain de tensions dans le commerce mondial, des signaux mitigés sur la croissance économique et des débats politiques intenses des deux côtés de l’Atlantique. Alors que la Chine et les États-Unis s’affrontent à nouveau sur les restrictions commerciales, l’Europe tente de stabiliser ses politiques monétaires et budgétaires dans un contexte toujours fragile.

Chine – États-Unis : le retour de la guerre commerciale

La rivalité sino-américaine s’intensifie à nouveau après l’annonce par Pékin de nouvelles restrictions sur les exportations de terres rares, essentielles à la fabrication de technologies de pointe et de composants militaires.
Washington a accusé la Chine de refuser le dialogue, ce que le ministère chinois du Commerce a immédiatement démenti :

« Les deux parties sont en communication constante sous le mécanisme de consultation économique et commerciale Chine–États-Unis », a déclaré un porte-parole à Pékin.

Le ministère a défendu ces restrictions comme une « mesure légitime », tout en accusant les États-Unis d’imposer sans cesse de nouvelles limitations commerciales visant les entreprises chinoises.
Le ton s’est durci après que Donald Trump a menacé de doubler les droits de douane sur les produits chinois à partir du 1er novembre et d’annuler la rencontre prévue avec Xi Jinping au sommet de l’APEC à Séoul.

Toutefois, le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a nuancé la position de la Maison Blanche, confirmant que des discussions techniques entre Washington et Pékin se poursuivent cette semaine à Washington en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, avant un possible sommet Trump–Xi fin octobre.

Europe : fragilité politique et divergences économiques

Sur le Vieux Continent, la situation reste contrastée :

• En France, le Premier ministre Sébastien Lecornu doit faire face à une nouvelle épreuve parlementaire autour du budget et de la réforme des retraites, malgré un gouvernement partiellement renouvelé et moins politique.

• Au Royaume-Uni, le spectre du Brexit industriel refait surface. Les régions de l’Est connaissent une désindustrialisation accélérée, amplifiant la crise sociale et le fossé politique entre le Nord et Londres.

• En Allemagne, la contraction des exportations vers les États-Unis et la Chine continue de peser sur la production manufacturière, aggravant la récession industrielle.

La Banque d’Angleterre (BOE), de son côté, envisage de maintenir ses taux directeurs jusqu’en 2026, selon ses dernières déclarations. La BCE, elle, temporise : malgré une inflation sous contrôle, elle estime son niveau de taux « suffisamment solide pour encaisser les chocs ».

Asie : Singapour et le FMI sonnent l’alarme sur le commerce mondial

Le FMI et la Banque mondiale ont tenu à Washington leur réunion annuelle sous haute tension, dominée par les craintes d’un ralentissement du commerce mondial et les effets de la nouvelle vague de droits de douane américains.
À Singapour, la croissance du troisième trimestre a ralenti, affectée par la baisse des exportations et la chute de la demande mondiale, notamment dans l’électronique.

Ces signaux confirment le scénario d’une économie mondiale à deux vitesses, où l’Asie reste plus dynamique, mais vulnérable aux politiques protectionnistes des grandes puissances.

Proche-Orient : Washington capitalise sur l’accord de paix de Gaza

Sur le plan géopolitique, Donald Trump tente de transformer le succès diplomatique de l’accord de cessez-le-feu à Gaza en levier international.
Le président américain a exhorté les dirigeants du monde à « saisir l’élan pour instaurer une paix durable », après la libération d’otages israéliens et palestiniens dans le cadre du plan de paix “Peace 2025”.
Si la communauté internationale salue cette initiative, la situation reste précaire, les discussions sur la transition politique à Gaza demeurant incertaines.

France : stabilité recherchée, économie à la peine

Malgré une volonté affichée de « stabilité », Emmanuel Macron peine à apaiser un climat politique tendu. Le nouveau gouvernement, jugé moins partisan mais toujours fragile, doit composer avec :

• un ralentissement économique persistant,

• un budget contesté par la gauche et la droite,

• et la nécessité de maintenir la confiance des marchés.

Le président a appelé à « cesser les paris sur l’instabilité », alors que la Banque de France prévoit toujours une croissance de 0,3 % au troisième trimestre.

Perspectives et réactions des marchés

Les marchés financiers ont réagi avec prudence :

• Les indices européens restent volatils, plombés par les tensions commerciales et la crise industrielle allemande.

• Le dollar américain se raffermit face à l’euro, profitant du rôle refuge des actifs américains.

• Le pétrole Brent reste stable autour de 66 $ le baril, soutenu par la trêve au Moyen-Orient.

• L’or poursuit sa hausse, porté par l’incertitude politique mondiale.

Conclusion : une économie mondiale sous haute tension

Entre guerre commerciale relancée, ralentissement industriel européen, tensions politiques intérieures et fragile paix diplomatique, l’économie mondiale navigue sur une ligne de crête.
Les signaux de stabilisation des banques centrales contrastent avec la nervosité grandissante des investisseurs.
La semaine à venir sera déterminante, notamment avec les rencontres du FMI et la possible reprise des négociations entre Washington et Pékin, qui pourraient décider du ton des marchés d’ici la fin du mois.