🌍 Actualité macroéconomique et géopolitique – 15 octobre 2025
Entre tensions commerciales, politiques monétaires divergentes et instabilité diplomatique
Les dernières 24 heures ont confirmé que l’économie mondiale reste suspendue entre espoirs de relance et résurgence de tensions géopolitiques.
Alors que la Réserve fédérale américaine s’apprête à abaisser ses taux pour soutenir un marché du travail fragilisé, Donald Trump relance les hostilités commerciales avec la Chine, tandis que l’Europe lutte contre une inflation persistante et un climat politique tendu.
États-Unis : la Fed prépare une nouvelle baisse de taux dans un contexte d’incertitude
Lors de son discours à la National Association for Business Economics à Philadelphie, Jerome Powell a confirmé que la Réserve fédérale américaine s’oriente vers une nouvelle baisse de 0,25 point des taux directeurs lors de sa réunion des 28 et 29 octobre.
Cette décision intervient alors que le marché du travail montre des signes de faiblesse et que la fermeture partielle du gouvernement (shutdown) prive la Fed d’une partie des données officielles sur l’économie.
« Nous observons un net ralentissement des embauches. Si cette tendance se poursuit, le chômage pourrait repartir à la hausse », a déclaré Powell.
Les marchés anticipent déjà une probabilité de 100 % d’un nouvel assouplissement monétaire, dans un contexte où l’inflation reste supérieure à 2 % et où la croissance ralentit.
Powell a également évoqué un possible arrêt du resserrement du bilan de la Fed, afin de préserver la liquidité sur les marchés financiers.
Un geste perçu comme un signal d’apaisement pour Wall Street, alors que la volatilité s’intensifie depuis le début du shutdown.
Pékin – Washington : la guerre commerciale reprend de plus belle
Après les restrictions chinoises sur les exportations de terres rares, les États-Unis ont riposté en doublant les droits de douane sur les produits chinois à partir du 1er novembre.
Donald Trump a justifié ces mesures comme des représailles au boycott chinois sur les importations de soja américain.
Pékin, de son côté, dénonce « des menaces inacceptables » et appelle Washington à « revenir à un dialogue sincère ».
Ces tensions commerciales ravivent les craintes d’un nouveau choc sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, notamment dans les secteurs de la défense, de l’électronique et des énergies renouvelables.
Le ministre chinois du Commerce a toutefois précisé que les discussions bilatérales se poursuivent dans le cadre du mécanisme économique Chine–États-Unis, malgré la rhétorique agressive des deux parties.
Europe : entre inflation, prudence monétaire et tensions politiques
Sur le Vieux Continent, la Banque centrale européenne reste vigilante.
Selon le membre du directoire Philip Makhlouf, l’inflation « au-dessus de 2 % représente un risque plus important qu’un niveau inférieur », laissant entendre que la BCE n’envisage pas d’assouplissement supplémentaire à court terme.
Christine Lagarde a néanmoins reconnu que la zone euro reste vulnérable face au ralentissement industriel allemand et aux tensions commerciales transatlantiques.
En France, le Premier ministre Sébastien Lecornu continue de faire face à la fronde parlementaire sur le budget 2026 et la réforme des retraites, tandis que la situation économique stagne.
L’Élysée tente de maintenir une image de stabilité, mais le climat politique demeure tendu.
Tensions et alliances : un échiquier mondial en recomposition
Les effets collatéraux de la guerre commerciale américaine se font déjà sentir à l’international :
L’Inde et le Brésil cherchent à se rapprocher de Washington dans une stratégie commune de diversification des marchés, une alliance saluée par Trump.
La Thaïlande mise sur le tourisme intérieur pour compenser la baisse de la demande étrangère.
Le Japon, en pleine recomposition politique, pourrait bientôt voir émerger un nouveau Premier ministre favorable à une ligne économique plus interventionniste.
En Ukraine, la découverte de composants étrangers dans les drones russes alimente de nouvelles accusations de contournement des sanctions.
Analyse : la fragilité du cycle mondial
Les derniers développements confirment que la reprise économique mondiale reste structurellement fragile :
Les États-Unis poursuivent un cycle de détente monétaire pour amortir le ralentissement.
L’Europe maintient une ligne restrictive mais prudente face à une inflation toujours supérieure à ses objectifs.
L’Asie, quant à elle, reste au cœur des tensions commerciales et technologiques.
Les marchés réagissent avec prudence :
Le dollar se renforce, soutenu par la recherche de valeurs refuges.
L’euro reste stable, tandis que les matières premières connaissent une volatilité accrue, notamment les terres rares et le pétrole.
Les bourses asiatiques reculent légèrement, tandis que Wall Street salue la perspective d’un soutien monétaire prolongé.
Conclusion : vers un nouveau tournant économique mondial
Entre ajustements monétaires, guerres commerciales, instabilités politiques et tensions diplomatiques, le monde traverse une phase charnière.
La réunion du FMI cette semaine et le sommet Trump–Xi à Séoul en fin de mois pourraient déterminer la trajectoire économique mondiale de la fin d’année.
Les investisseurs, eux, restent dans l’attente d’un signal clair : relance concertée ou nouveau cycle de confrontation.