🌍 Actualité macroéconomique et géopolitique – 10 octobre 2025
Entre tensions politiques, ralentissement économique et espoirs de relance
Les dernières 24 heures ont été marquées par une série d’événements économiques et géopolitiques majeurs. Tandis que les banques centrales peinent à calibrer leurs politiques dans un contexte d’incertitude, les tensions politiques américaines et la fragilité du commerce mondial continuent d’alimenter les craintes de récession.
États-Unis : la Fed entre prudence et gestion des risques
Mary Daly, présidente de la Réserve fédérale de San Francisco, a confirmé que la baisse de taux de septembre s’inscrivait dans une stratégie de gestion préventive des risques.
Selon elle, la demande de main-d’œuvre ralentit, les excédents d’épargne des ménages s’amenuisent et l’inflation recule, justifiant une orientation monétaire « légèrement restrictive ».
Elle a ajouté que la Fed pourrait envisager d’autres assouplissements si la situation sur le marché du travail se détériorait davantage.
La banque centrale cherche à atteindre un équilibre entre la stabilité des prix et le plein emploi, tout en surveillant l’impact des tensions budgétaires provoquées par le shutdown fédéral.
Crise politique à Washington : le “shutdown” paralyse l’administration
La fermeture partielle du gouvernement américain entre dans son neuvième jour, provoquant de graves perturbations dans les transports et les services publics.
Plus de 60 000 agents de la sécurité aérienne continuent de travailler sans rémunération, alors que l’administration Trump diffuse des messages accusant les démocrates d’être responsables du blocage budgétaire.
La situation accentue la pression sur les marchés et renforce les inquiétudes sur la dette américaine et le déficit fédéral, alors même que les discussions commerciales avec le Canada et le Venezuela sont suspendues.
Allemagne : les exportations plombées par les surtaxes américaines
Les exportations allemandes ont reculé de 0,5 % en août, enregistrant leur cinquième mois consécutif de baisse. Les ventes vers les États-Unis chutent de 2,5 %, conséquence directe des droits de douane américains de 15 % sur les importations européennes.
Sur un an, les exportations vers les États-Unis s’effondrent de plus de 20 %, au plus bas depuis 2021.
Cette contraction illustre la fragilité du modèle exportateur allemand, affaibli par la hausse des coûts énergétiques, la demande mondiale en berne et la concurrence asiatique.
Zone euro : la BCE temporise, la Banque de France reste prudente
Le compte rendu de la BCE confirme que les taux directeurs resteront inchangés pour l’instant. Christine Lagarde et son équipe jugent le niveau actuel « approprié pour gérer les chocs », estimant que le cycle d’assouplissement touche à sa fin.
Cependant, la Banque centrale garde une porte entrouverte à de nouvelles baisses de taux en cas d’aggravation de la conjoncture européenne, marquée par :
la crise politique française,
la chute de la production industrielle allemande,
et la faiblesse persistante de la consommation.
En France, la Banque de France maintient sa prévision de croissance à 0,3 % pour le troisième trimestre, malgré un climat d’incertitude élevé.
Le bâtiment et la publicité ralentissent, tandis que l’hébergement et l’aéronautique soutiennent encore l’activité.
L’institution prévoit une croissance annuelle de 0,7 %, sauf choc majeur au quatrième trimestre.
Moyen-Orient : avancée diplomatique sur le front israélo-palestinien
Israël a approuvé la première phase du plan de Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza.
Le cessez-le-feu, accepté par le Hamas, ouvre la voie à un accord d’échange d’otages et à la présence d’une mission militaire américaine pour superviser la transition.
Malgré ce progrès, les observateurs rappellent que la paix reste fragile et dépendra de la mise en œuvre concrète de l’accord sur le terrain.
Royaume-Uni : légère éclaircie budgétaire
Les nouveaux chiffres de la productivité britannique offrent une bouffée d’air au gouvernement travailliste.
La ministre des Finances Rachel Reeves pourrait bénéficier d’une marge budgétaire supplémentaire pour relancer l’économie, grâce à une amélioration du ratio déficit/PIB.
L’Institute for Fiscal Studies (IFS) estime que la réforme de l’assurance chômage permettrait d’économiser 3 milliards de livres, tandis que la Banque d’Angleterre maintient sa ligne de rigueur face à l’inflation.
En résumé : une économie mondiale à deux vitesses
Perspective des marchés
Les marchés financiers restent volatils :
Le Brent recule à 65,9 $, influencé par la trêve à Gaza.
Les indices européens ouvrent en légère baisse.
Le dollar se stabilise après les annonces prudentes de la Fed.
L’or reste soutenu comme valeur refuge, au-dessus de 2 400 $/oz.
Conclusion
L’économie mondiale se trouve dans une phase de transition délicate : les États-Unis amorcent un assouplissement prudent, la BCE joue la montre et la Chine reste l’un des rares moteurs industriels en expansion.
Sur le plan géopolitique, les avancées diplomatiques au Moyen-Orient contrastent avec les tensions politiques et commerciales croissantes en Occident.
Les investisseurs, quant à eux, restent sur leurs gardes — dans un environnement où la moindre déclaration d’une banque centrale ou d’un dirigeant politique peut faire basculer les marchés.