🌍 Actualité Géopolitique et Macroéconomique — 7 octobre 2025
Les dernières 24 heures ont été riches en signaux économiques et politiques, entre les déclarations prudentes des banques centrales, les tensions politiques en Europe et la fragilité persistante du secteur industriel.
La Fed prépare le terrain pour une pause mondiale des taux
La Réserve fédérale américaine semble prête à jouer un rôle central dans une nouvelle phase de détente monétaire mondiale. Après plusieurs mois de réduction progressive des taux, les marchés anticipent que la Fed pourrait stabiliser sa politique alors que l’Europe se prépare à marquer une pause dans ses propres baisses.
Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, a toutefois mis en garde contre un excès d’assouplissement. Malgré une inflation toujours supérieure à l’objectif de 2 %, les marchés tablent encore sur deux nouvelles réductions de taux d’ici la fin de l’année. Il a souligné que la fermeture partielle du gouvernement américain complique la lecture des données économiques, rendant la politique monétaire plus incertaine.
La Banque du Japon garde le cap, mais reste prudente
Le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, a averti que les incertitudes mondiales pourraient décourager les entreprises japonaises d’augmenter leurs salaires, malgré une inflation sous-jacente en hausse.
L’impact des tarifs douaniers américains reste flou, et Ueda a appelé à plus de coordination internationale, notamment lors des prochaines réunions du FMI.
Le yen s’est légèrement affaibli face au dollar, les marchés jugeant le ton de la BoJ plutôt accommodant.
L’Allemagne voit un rebond fragile dans l’automobile
Après plusieurs mois de repli, le marché automobile allemand enregistre une hausse de 12,8 % des immatriculations en septembre, portée par la montée des véhicules électriques et la présence accrue des constructeurs chinois au salon de Munich.
Mais cette reprise reste précaire, selon la KBA : les volumes demeurent inférieurs à 2023, une année encore dopée par les subventions à l’électrique. Les analystes préviennent que la faible confiance des ménages et la perte de compétitivité du secteur risquent de freiner toute reprise durable.
Paris sous tension politique
En France, la scène politique connaît une nouvelle crispation.
Jean-Philippe Tanguy (RN) a déclaré que la censure du gouvernement Lecornu est “une évidence”, tandis qu’Olivier Faure (PS) juge les concessions du Premier ministre insuffisantes.
Le retour de Bruno Le Maire au gouvernement, après son passage au ministère des Armées, est perçu comme une provocation par une partie de l’opposition.
La menace d’une motion de censure pèse donc à nouveau sur la majorité, ravivant les divisions politiques internes.
Europe et commerce international
Le Brésil affiche une croissance des exportations malgré les tarifs américains, preuve d’une résilience commerciale face aux tensions protectionnistes.
Les États-Unis prévoient d’instaurer des tarifs sur les camions lourds à partir du 1er novembre, un geste protectionniste qui pourrait relancer les frictions commerciales avec leurs partenaires.
En Asie, Taïwan exhorte Washington à confirmer son soutien face aux doutes croissants sur l’engagement américain dans la région.
Synthèse CDLF
Les banques centrales avancent à tâtons :
La Fed s’inquiète d’un excès de détente monétaire,
La BoJ reste coincée entre inflation importée et stagnation salariale,
Et l’Europe entre en phase d’attente, partagée entre tensions politiques et croissance faible.
Sur les marchés, les investisseurs misent encore sur un “soft landing” mondial — mais le retour des incertitudes politiques, notamment en France et aux États-Unis, pourrait raviver la volatilité avant la fin du trimestre.