💻Quantique : HSBC et IBM : quand l’informatique quantique révolutionne le trading obligataire
Une première mondiale
Le 25 septembre 2025, HSBC a annoncé avoir réalisé, en collaboration avec IBM, une avancée sans précédent : la première utilisation connue d’un ordinateur quantique pour améliorer concrètement l’algorithmic trading sur le marché des obligations d’entreprise.
Les résultats sont impressionnants : une amélioration de 34 % dans la prédiction de la probabilité qu’une transaction soit exécutée au prix proposé, par rapport aux méthodes traditionnelles uniquement basées sur l’informatique classique.
Qu’est-ce que l’algorithmic trading obligataire ?
Dans le marché obligataire, de nombreuses transactions se font de gré à gré (OTC), c’est-à -dire directement entre deux acteurs sans passer par une bourse centralisée.
Concrètement :
Un investisseur (par exemple un fonds de pension) demande un prix pour acheter ou vendre une obligation.
Plusieurs banques, dont HSBC, soumettent des cotations.
La banque qui propose le prix le plus compétitif – tout en tenant compte de son risque – « gagne » la transaction.
L’algorithmic trading consiste à confier cette décision à des modèles informatiques capables de traiter en temps réel :
les conditions de marché,
le risque encouru,
la probabilité que l’ordre soit exécuté.
👉 Plus l’algorithme est précis, plus la banque maximise ses chances de conclure des transactions profitables.
Pourquoi l’informatique quantique change la donne
Un ordinateur classique, même très puissant, analyse les données selon des règles déterministes. Mais le marché obligataire est incertain, complexe et bruité.
L’informatique quantique, en exploitant les lois de la mécanique quantique, permet de représenter et traiter l’information dans un espace computationnel exponentiellement plus vaste.
Résultat :
meilleure détection de signaux cachés dans les données de marché,
optimisation plus fine des réponses aux demandes de cotation,
avantage compétitif pour les institutions qui maîtrisent cette technologie.
Lors de ce test, le processeur IBM Heron, combiné aux méthodes classiques, a permis de dévoiler des signaux que les approches traditionnelles ne détectaient pas.
Les réactions des dirigeants
Philip Intallura, HSBC (Head of Quantum Technologies) :
« C’est une avancée mondiale dans le trading obligataire. Nous avons désormais un exemple concret de la manière dont les ordinateurs quantiques actuels peuvent résoudre un problème métier réel à grande échelle et offrir un avantage compétitif. »
Jay Gambetta, Vice President IBM Quantum :
« Ce travail illustre ce qui devient possible quand on combine expertise métier, recherche algorithmique de pointe et puissance unique des ordinateurs quantiques. »
Un pas vers la finance du futur
Cette expérience démontre que la révolution quantique n’est pas seulement théorique. Même les ordinateurs quantiques actuels – encore limités – peuvent déjà offrir :
un gain mesurable de performance,
une application directe à des cas concrets de marché,
une ouverture vers des algorithmes financiers totalement nouveaux.
À terme, les applications pourraient s’étendre à :
la gestion de portefeuilles complexes,
le pricing d’options et de produits dérivés,
la simulation de scénarios macroéconomiques,
l’optimisation de la gestion des risques.
HSBC et IBM, pionniers de la finance quantique
HSBC, l’une des plus grandes banques mondiales (3 214 Md$ d’actifs au 30 juin 2025), renforce ainsi son image de pionnière en technologie financière.
IBM, avec sa plateforme IBM Quantum et son logiciel open source Qiskit, s’impose comme un leader de la démocratisation de l’accès au calcul quantique via le cloud.
Conclusion
Cette annonce illustre bien une tendance clé : les ordinateurs quantiques ne sont plus réservés aux laboratoires de recherche. Ils commencent à démontrer une valeur ajoutée concrète pour résoudre des problèmes complexes, comme ceux des marchés financiers.
➡️ Pour les non-initiés : imaginez un ordinateur classique comme un moteur puissant mais linéaire, et un ordinateur quantique comme une machine capable d’explorer simultanément un nombre quasi infini de chemins pour trouver la meilleure solution. Dans un marché où chaque milliseconde et chaque décimale comptent, cette différence peut se traduire par des millions de dollars gagnés ou perdus.