📈 Les rachats d’actions pourraient propulser les marchĂ©s vers un nouveau rallye avant la fin 2025

Alors que les investisseurs scrutent les signaux de ralentissement Ă©conomique et les incertitudes politiques mondiales, un moteur silencieux mais puissant pourrait bien raviver la flamme haussiĂšre des marchĂ©s d’ici la fin de l’annĂ©e : les programmes de rachat d’actions.

Ces opĂ©rations, souvent ignorĂ©es du grand public, constituent aujourd’hui l’un des leviers les plus puissants de soutien aux indices boursiers, particuliĂšrement aux États-Unis.

Qu’est-ce qu’un “buyback” ?

Un rachat d’actions (ou share buyback) consiste pour une entreprise Ă  racheter ses propres titres sur le marchĂ© Ă  l’aide de sa trĂ©sorerie, afin de :

  • rĂ©duire le nombre d’actions en circulation,

  • augmenter mĂ©caniquement le bĂ©nĂ©fice par action (BPA),

  • soutenir le cours de l’action en crĂ©ant une demande institutionnelle continue.

Autrement dit, les buybacks jouent le rĂŽle d’un “filet de sĂ©curitĂ©â€ pour les marchĂ©s : quand les investisseurs privĂ©s hĂ©sitent, les entreprises, elles, achĂštent massivement leurs propres titres.

Un calendrier cyclique favorable : les “fenĂȘtres de rachat”

Les entreprises cotĂ©es ne peuvent pas racheter leurs actions Ă  n’importe quel moment.
Elles doivent respecter des pĂ©riodes de blackout — environ 2 Ă  3 semaines avant la publication de leurs rĂ©sultats trimestriels — durant lesquelles tout rachat est interdit pour Ă©viter le dĂ©lit d’initiĂ©.

Mais en dehors de ces pĂ©riodes, les entreprises disposent de fenĂȘtres de rachat ouvertes d’environ 8 Ă  10 semaines par trimestre, correspondant Ă  prĂšs de 70 % du temps annuel.

En 2025, cela donne :

  • Mars–avril : redĂ©marrage aprĂšs les rĂ©sultats du T4 2024

  • Juin–juillet : pic d’activitĂ© post-Q1

  • Septembre–octobre : forte vague aprĂšs les rĂ©sultats du T2

  • DĂ©cembre : derniĂšre fenĂȘtre avant les clĂŽtures annuelles

C’est justement ce dernier trimestre — novembre et dĂ©cembre 2025 — qui pourrait concentrer un volume record de rachats d’actions, soutenant mĂ©caniquement la hausse des indices.

2025 : une année exceptionnelle pour les buybacks

Selon les données compilées par Goldman Sachs et S&P Dow Jones Indices :

  • Les entreprises du S&P 500 ont dĂ©jĂ  annoncĂ© plus de 900 milliards de dollars de programmes de rachat cumulĂ©s sur l’annĂ©e 2025.

  • Ce chiffre pourrait franchir le cap symbolique des 1 000 milliards $ d’ici dĂ©cembre, un record absolu.

  • Les plus gros contributeurs restent les gĂ©ants technologiques (Apple, Microsoft, Alphabet, Meta), mais le mouvement s’étend dĂ©sormais aux secteurs de l’énergie, de la finance et de l’industrie.

💬 Comme le rĂ©sume un analyste de Morgan Stanley :

“Les entreprises amĂ©ricaines sont devenues les plus gros acheteurs d’actions au monde. Leur puissance de rachat dĂ©passe dĂ©sormais celle de tous les fonds de pension et ETF combinĂ©s.”

Pourquoi cela soutient les marchés

Les buybacks agissent comme une injection de liquidité indirecte :

  • Ils rĂ©duisent le flottant (le nombre d’actions disponibles sur le marchĂ©),

  • Ils stabilisent la volatilitĂ© en pĂ©riode d’incertitude,

  • Et ils soutiennent mĂ©caniquement les indices pondĂ©rĂ©s par la capitalisation, comme le S&P 500 ou le Nasdaq.

En parallĂšle, la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale a dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  rĂ©duire son rythme de contraction monĂ©taire, tandis que les taux longs se dĂ©tendent — un cocktail favorable pour les actifs risquĂ©s.

Si ces deux dynamiques s’alignent (buybacks + dĂ©tente monĂ©taire), les conditions d’un rallye de fin d’annĂ©e seraient rĂ©unies.

Un scĂ©nario plausible : le “Q4 melt-up”

Historiquement, les marchĂ©s amĂ©ricains connaissent souvent un rallye de fin d’annĂ©e (“Santa Rally”) lorsque :
1ïžâƒŁ les entreprises reprennent leurs rachats aprĂšs la saison des rĂ©sultats du T3,
2ïžâƒŁ les gĂ©rants rééquilibrent leurs portefeuilles avant les clĂŽtures annuelles,
3ïžâƒŁ et la liquiditĂ© revient massivement dans les indices.

Les donnĂ©es de 2010 Ă  2023 montrent qu’en moyenne, le S&P 500 gagne +4,3 % entre novembre et dĂ©cembre, avec une probabilitĂ© de hausse de 80 %.

Or, en 2025, tous les ingrédients semblent réunis :

  • Des buybacks record,

  • Des valorisations redevenues attractives aprĂšs la correction d’octobre,

  • Une dĂ©tente monĂ©taire graduelle,

  • Et un regain d’intĂ©rĂȘt institutionnel pour les actions amĂ©ricaines.

Un effet d’entraĂźnement sur les autres marchĂ©s

Cette dynamique ne se limite pas aux États-Unis.
En Europe, LVMH, TotalEnergies, BNP Paribas ou encore Stellantis ont également relancé leurs programmes de rachats massifs cette année.

Ces opérations soutiennent les indices européens, notamment le CAC 40 et le DAX, en renforçant la stabilité des cours dans un contexte économique encore fragile.

🔍 En rĂ©sumĂ©


Conclusion

La fin 2025 pourrait marquer le retour d’une forte dynamique haussiĂšre sur les marchĂ©s actions.
Les rachats d’actions, souvent invisibles pour le grand public, jouent ici un rĂŽle clĂ© en rĂ©injectant de la demande institutionnelle et en rĂ©duisant artificiellement le flottant disponible.

Si la tendance se confirme, le “melt-up” de fin d’annĂ©e pourrait bien ĂȘtre alimentĂ© non pas par la spĂ©culation
 mais par les propres entreprises cotĂ©es, devenues leurs premiers investisseurs.

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