💰L’actualité macroéconomique de la semaine : entre prudence des banques centrales et résilience économique
La scène macroéconomique mondiale reste marquée par un mélange de signaux contrastés : d’un côté, une économie américaine qui affiche une solidité inattendue, de l’autre, des banques centrales qui cherchent à calibrer leurs prochaines décisions de politique monétaire dans un contexte de pressions inflationnistes persistantes.
Les débats au sein de la Fed : prudence ou accélération ?
La Réserve fédérale américaine reste au centre des attentions. Trois voix différentes se sont exprimées récemment :
Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, a mis en garde contre une stratégie de baisses de taux trop rapides, évoquant le risque de « front-loading » qui pourrait compliquer la lutte contre l’inflation.
Kathleen Schmid a souligné que la politique actuelle est « au bon endroit » pour ramener progressivement l’inflation vers la cible de 2 %.
À l’inverse, Stephen Miran, récemment nommé au conseil, a estimé que la vulnérabilité économique actuelle justifie des baisses rapides de taux, afin de soutenir l’activité.
Ces divergences reflètent la difficulté de trouver le bon équilibre entre soutien à la croissance et maîtrise des prix.
Les marchés obligataires sous pression
Les rendements du Trésor américain ont atteint un plus haut de trois semaines, signe que les investisseurs doutent encore du calendrier précis des futures baisses de taux. Les données récentes, parfois contradictoires, brouillent la lecture des marchés : si l’économie reste vigoureuse, l’inflation n’est pas totalement sous contrôle.
Une économie américaine étonnamment robuste
Malgré les incertitudes monétaires, l’économie américaine a enregistré sa plus forte croissance en près de deux ans, soutenue par une consommation solide. Parallèlement, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage sont tombées à leur plus bas niveau depuis juillet, confirmant la vigueur du marché du travail.
Toutefois, l’agenda politique pourrait jouer les trouble-fêtes : le plan de baisse d’impôts pour les entreprises proposé par Donald Trump, évalué à 67 milliards de dollars, fait face à des obstacles juridiques et politiques, mettant en suspens une mesure phare pour le monde des affaires.
La politique monétaire en Europe et en Suisse
En Europe, les taux négatifs appartiennent désormais au passé. Les banques centrales n’envisagent pas de revenir sur cette politique expérimentale, malgré la faiblesse persistante de certaines économies de la zone euro.
En Suisse, la Banque nationale (BNS) a marqué une pause dans son cycle d’assouplissement en maintenant son taux directeur à 0 %, une première depuis début 2024. Le président M. Schlegel a même insisté sur le fait que la banque centrale n’avait « pas de valeur ajoutée » à commenter les évolutions du franc, préférant laisser le marché décider.
Conclusion : une équation toujours complexe
L’actualité macroéconomique illustre la complexité de la période actuelle :
Une économie américaine résiliente mais sujette aux pressions inflationnistes.
Des marchés financiers partagés entre optimisme et vigilance.
Des banques centrales qui avancent à tâtons, tentant d’ajuster le rythme de leurs politiques sans provoquer de déséquilibres.
Le message global est clair : les investisseurs doivent s’attendre à une navigation délicate dans les prochains mois, où chaque statistique et chaque prise de parole des banquiers centraux pourra influencer l’orientation des marchés.