📊 Données macroéconomique – Jeudi 16 octobre 2025

Ralentissement industriel et commercial : vers un nouveau tournant monétaire ?

Les dernières publications économiques de ce jeudi 16 octobre confirment un net ralentissement de la dynamique économique mondiale, à la fois en Europe et aux États-Unis.
Les chiffres de la balance commerciale européenne et des indices manufacturiers de la Fed de Philadelphie ont surpris les marchés par leur faiblesse, alimentant les spéculations sur de nouvelles baisses de taux directeurs dans les mois à venir.

Zone euro : la balance commerciale chute lourdement

• Résultat actuel : +1,0 milliard €

• Prévisions : +6,9 milliards €

• Précédent : +12,7 milliards €

👉 La balance commerciale mesure la différence entre les exportations et les importations.
Un solde positif indique que la zone exporte plus qu’elle n’importe, ce qui soutient la croissance et la devise.

📉 Le chiffre d’août, très inférieur aux attentes, reflète une forte contraction des exportations européennes.
Cette baisse s’explique par :

• le ralentissement de la demande mondiale,

• les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine,

• et la faiblesse de la production industrielle allemande.

💬 Impact macroéconomique :
Une balance commerciale affaiblie signifie moins de recettes à l’export, donc moins de croissance. Cela exerce une pression désinflationniste sur la zone euro, car une moindre demande internationale tire les prix à la baisse.

📉 Conséquence pour la BCE :
Ces chiffres renforcent la probabilité que la Banque centrale européenne prolonge son cycle d’assouplissement monétaire.
Même si la BCE avait récemment signalé une pause, la dégradation des données réelles pourrait la pousser à envisager une nouvelle baisse des taux directeurs au premier semestre 2026 pour soutenir l’activité et maintenir la stabilité financière.

États-Unis : la Fed face à un double signal de faiblesse

1️⃣ Indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (octobre)

• Résultat actuel : -12,8

• Prévisions : +8,6

• Précédent : +23,2

Cet indicateur mesure la santé du secteur industriel américain.
Un chiffre négatif traduit une contraction de l’activité manufacturière, symptôme d’un ralentissement économique.

📉 Le plongeon à -12,8 est particulièrement significatif : il montre une chute rapide des nouvelles commandes, une baisse de la production, et un recul de la confiance des entreprises industrielles.

2️⃣ Indice emploi de la Fed de Philadelphie (octobre)

• Résultat actuel : 4,6

• Précédent : 5,6

Cet indice reste positif mais en fort ralentissement, indiquant que les entreprises freinent les embauches face à la baisse de la demande et à l’incertitude politique liée au shutdown fédéral.

💬 Impact macroéconomique :
Le ralentissement simultané de l’industrie et de l’emploi montre que l’économie américaine perd de la vitesse, malgré des politiques budgétaires expansionnistes.
Cela pourrait faire baisser les pressions inflationnistes à moyen terme, un élément clé pour la Réserve fédérale (Fed).

Vers un nouvel assouplissement monétaire ?

Les signaux combinés de ralentissement industriel, de faiblesse commerciale et de refroidissement de l’emploi renforcent la perspective d’un changement de ton monétaire des grandes banques centrales :

🔸 Côté Fed (États-Unis)

• Ces chiffres confortent les déclarations récentes de Jerome Powell, qui a évoqué la possibilité d’un nouveau quart de point de baisse dès la réunion du 28-29 octobre.

• La Fed cherche à prévenir une hausse du chômage et à maintenir la stabilité du marché du travail, tout en surveillant la trajectoire de l’inflation.

• Si la désinflation se poursuit, un rythme plus soutenu d’assouplissement est possible dès début 2026.

🔸 Côté BCE (Europe)

• La contraction du commerce extérieur et la faiblesse de la demande interne confirment que la zone euro reste en fragilité.

• La BCE pourrait maintenir une politique légèrement accommodante plus longtemps que prévu, afin d’éviter une spirale déflationniste.

Effets attendus sur les marchés

1. Marchés actions :
   Les indices boursiers devraient rester volatils, tiraillés entre l’espoir d’un soutien monétaire accru et la crainte d’un ralentissement prolongé.

2. Obligations :
   Les rendements obligataires pourraient reculer, les investisseurs anticipant de nouvelles baisses de taux en 2026.

3. Devises :

   • Le dollar pourrait s’affaiblir légèrement si la Fed assouplit plus vite que prévu.

   • L’euro, quant à lui, reste vulnérable face aux mauvais chiffres commerciaux.

4. Or et actifs refuges :
   L’or et l’argent devraient bénéficier d’un regain d’intérêt, les investisseurs cherchant à se protéger de la volatilité monétaire et géopolitique.

Conclusion : le risque d’une stagflation douce

Les données du jour confirment que les deux grandes économies mondiales ralentissent, mais sans effondrement brutal.
La désinflation semble se poursuivre, ouvrant la voie à une phase de taux plus bas, sans toutefois éliminer totalement le risque d’une croissance atone.

➡️ Prochain rendez-vous clé :

• Réunion de la Fed les 28-29 octobre,

• Publication des chiffres d’inflation aux États-Unis et dans la zone euro,

• Et commentaires des gouverneurs de la BCE sur l’évolution de la politique monétaire.