🌍 Conjoncture mondiale : tensions commerciales, incertitudes géopolitiques et virage monétaire des banques centrales
États-Unis : la Fed à la croisée des chemins
Les marchés s’accordent : la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait abaisser ses taux directeurs de 25 points de base lors de sa réunion des 28–29 octobre 2025, ramenant le taux cible entre 3,75 % et 4,00 %.
Selon le CME FedWatch Tool, près de 99 % des investisseurs anticipent ce mouvement.
L’incertitude se concentre désormais sur la réunion de décembre 2025, où les scénarios divergent : certains membres du FOMC plaident pour une pause, d’autres pour une nouvelle baisse.
La Fed cherche à trouver l’équilibre entre une inflation encore au-dessus de 2 % et un ralentissement de l’emploi, accentué par les effets des tensions commerciales et d’un shutdown gouvernemental.
Les données économiques, publiées de manière sporadique en raison de ce blocage administratif, compliquent la lecture de la conjoncture.
Un second assouplissement monétaire en décembre dépendra donc :
du rythme du marché de l’emploi après la réouverture des administrations,
de l’évolution des prix à la consommation,
et surtout de l’impact des droits de douane sino-américains sur l’inflation importée.
Chine – États-Unis : la guerre commerciale reprend une nouvelle forme
Les négociations entre Washington et Pékin reprennent la semaine prochaine, sur fond de nouvelle escalade tarifaire.
Donald Trump a de nouveau menacé de porter les droits de douane à 100 % sur certaines catégories de produits, tout en assurant que les discussions restaient « constructives ».
La Chine, de son côté, tente de rassurer en affirmant que son objectif de croissance annuelle reste atteignable, malgré un ralentissement au plus bas depuis un an.
Les autorités chinoises mettent en avant :
la résilience des exportations,
la baisse contrôlée des prix immobiliers,
et des efforts de soutien ciblés sur les infrastructures et la production énergétique.
Cependant, la montée des tensions et le renforcement du dollar affaiblissent les marges à l’export, tandis que le réseau mondial de ports chinois, de plus en plus contesté, accentue la rivalité stratégique avec les États-Unis.
Europe : pression sur la dette française et inquiétudes budgétaires
L’agence S&P Global a de nouveau dégradé la note de la France, citant une dérive budgétaire et une absence de trajectoire crédible de réduction du déficit.
Les futures sur obligations françaises ont chuté après cette annonce, tandis que le rendement à 10 ans est remonté au-dessus de 3,2 %.
C’est la troisième alerte en moins de 12 mois, soulignant la fragilité de la zone euro dans un contexte de taux encore élevés.
La Banque centrale européenne, quant à elle, ne prévoit pas de nouvelles baisses immédiates, préférant observer l’impact du cycle d’assouplissement amorcé en septembre.
Ukraine et Moyen-Orient : des tensions toujours vives
Sur le plan géopolitique, deux fronts retiennent l’attention :
En Ukraine, Donald Trump a appelé la Russie et Kiev à « stopper la guerre à la ligne de front », annonçant la tenue d’un nouveau sommet de paix.
Au Moyen-Orient, la trêve entre Israël et le Hamas s’effrite. Tsahal a repris les frappes aériennes après la violation du cessez-le-feu, tandis que l’aide humanitaire est suspendue.
Ces deux conflits accentuent les pressions sur les prix de l’énergie et sur les flux commerciaux mondiaux, renforçant l’aversion au risque des investisseurs.
Perspectives de marché : prudence et repositionnement
Entre guerre commerciale, tensions géopolitiques et politiques monétaires divergentes :
Les investisseurs se repositionnent vers l’or et les bons du Trésor américain.
Les marchés actions restent volatils, sensibles à chaque annonce sur les taux ou les tarifs douaniers.
L’euro pâtit de la faiblesse des perspectives européennes, tandis que le yuan reste sous pression face au dollar.
Le dernier trimestre 2025 s’annonce donc décisif : la trajectoire des taux de la Fed et l’évolution des tensions sino-américaines détermineront la tendance globale des marchés pour début 2026.