🌍 Actualité macroéconomique et géopolitique du 28 octobre 2025 : Tensions commerciales, incertitudes politiques et pivot monétaire : le monde économique à un tournant
Les dernières 24 heures ont été marquées par une série d’événements majeurs sur la scène mondiale : les États-Unis et la Chine tentent d’éviter une nouvelle escalade commerciale à la veille du sommet Xi–Trump, la France affronte ses propres débats budgétaires en pleine période d’instabilité politique, tandis que les marchés attendent un signal fort de la Réserve fédérale américaine à l’approche de la fin du resserrement quantitatif.
Retour sur les faits saillants d’une journée décisive pour la géopolitique et la macroéconomie mondiale.
Chine–États-Unis : entre désescalade diplomatique et marchandage économique
À quelques jours de la rencontre entre Xi Jinping et Donald Trump en Malaisie, Pékin appelle Washington à préserver les “résultats durement acquis” dans la coopération commerciale.
La Chine insiste sur la nécessité d’un dialogue constructif pour éviter une nouvelle guerre tarifaire qui mettrait en péril la stabilité économique mondiale.
Dans le mĂŞme temps, les tensions restent palpables :
Pékin pousse sa stratégie de renforcement du yuan, la Banque populaire de Chine (PBoC) ayant abandonné son ton prudent pour soutenir la devise nationale.
Les tarifs américains sur l’acier, l’électronique et les terres rares continuent d’inquiéter les industriels asiatiques.
La Chine a demandé aux États-Unis de ne pas “politiser” le commerce bilatéral à l’approche du sommet, tandis que le président Trump a confirmé qu’il ne reprendrait pas les négociations commerciales avec le Canada “avant un certain temps”, suite à la polémique autour d’une publicité ontarienne anti-tarifs.
Les observateurs estiment que cette rencontre Xi–Trump pourrait être la dernière opportunité de stabiliser les relations économiques entre les deux plus grandes puissances mondiales avant la campagne présidentielle américaine de 2026.
États-Unis : entre shutdown et suspense à la Fed
Outre les tensions commerciales, Washington reste paralysé par la fermeture partielle du gouvernement.
Les syndicats de fonctionnaires fédéraux réclament la fin immédiate du “shutdown”, mais la Maison-Blanche maintient sa ligne dure, accusant les démocrates de bloquer la réforme budgétaire.
Pendant ce temps, les projecteurs sont braqués sur la Réserve fédérale américaine (Fed).
Le président de Bessent Capital, Scott Bessent, a révélé une shortlist de candidats pour la présidence de la Fed, dont les noms circulent déjà dans les milieux financiers. La décision finale devrait tomber d’ici la fin de l’année, alors que les marchés attendent le pivot monétaire annoncé :
➡️ Fin du resserrement quantitatif (QT) et nouvelle baisse de taux lors du FOMC des 28 et 29 octobre.
Ces attentes soutiennent un regain d’optimisme sur les marchés : les indices américains continuent de progresser, anticipant un retour de la liquidité dans le système et un cycle de politique monétaire plus accommodant.
France : l’Insee face à un climat économique et politique sous tension
En Europe, c’est la France qui retient l’attention avec la publication imminente du rapport de l’Insee sur la croissance du troisième trimestre.
L’institut prévoit une progression de +0,3 % entre juillet et septembre, un rythme modeste mais stable, dans un contexte marqué par :
Une forte incertitude politique, après la chute du gouvernement Bayrou en septembre.
Des débats budgétaires tendus au Parlement autour de la réduction du déficit public, fixé à 5,4 % du PIB cette année et ciblant moins de 5 % en 2026.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, récemment nommé, tente de rassurer les marchés en prônant une approche “responsable mais réaliste”, tout en appelant à des discussions apaisées avec les syndicats.
L’Insee souligne cependant que le climat des affaires reste morose, notamment dans les services et la construction, malgré une amélioration dans l’industrie et le commerce automobile.
Japon : rapprochement stratégique avec les États-Unis
En Asie, la Première ministre japonaise Sanae Takaichi a reçu Donald Trump à Tokyo dans un climat de coopération affichée.
Le président américain a salué son alliée en déclarant : “Vous pouvez avoir tout ce que vous voulez.”
Un message symbolique, alors que Tokyo et Washington cherchent à resserrer leurs liens économiques et militaires face à la montée de l’influence chinoise dans la région indo-pacifique.
Cette rencontre renforce également la stature internationale de Takaichi, première femme à diriger le Japon, et qui s’est engagée à relancer l’économie japonaise grâce à des baisses d’impôts et des politiques de soutien budgétaire.
Allemagne : regain de confiance chez les entreprises
Bonne nouvelle du côté de l’Allemagne : après plusieurs mois de pessimisme, le moral des dirigeants d’entreprise repart à la hausse en octobre, selon les dernières données de l’AFP.
Toutefois, la confiance envers le gouvernement reste fragile, sur fond de divisions politiques et d’incertitudes liées à la politique énergétique et aux relations commerciales avec la Chine.
Synthèse : un monde sur le fil
En résumé :
Les États-Unis et la Chine tentent de sauver la coopération économique avant le sommet de la dernière chance.
La France reste en équilibre budgétaire et politique.
Le Japon et les États-Unis affichent un front uni face à Pékin.
L’Europe oscille entre prudence et espoir de relance industrielle.
Et la Fed, en pivotant vers une politique plus accommodante, s’apprête à ouvrir un nouveau cycle de liquidité mondiale.
Conclusion : la coordination mondiale, un enjeu décisif
Les signaux convergent : après des mois de resserrement monétaire et de tensions géopolitiques, les grandes puissances cherchent à stabiliser leurs économies.
Mais les défis persistent : inflation résiduelle, dettes publiques record et fracture commerciale entre blocs rivaux.
Dans ce contexte, les décisions prises à Washington, Pékin, Tokyo et Paris dans les prochaines semaines façonneront le nouveau cycle économique mondial.