🌍 Actualité macroéconomique et géopolitique — 5 novembre 2025

Entre prudence des ménages français, bras de fer commercial et tournant judiciaire pour les États-Unis

Les dernières 24 heures ont été marquées par une intensification des tensions économiques et politiques à travers le monde : la prudence des ménages français menace la croissance, la Cour suprême américaine s’apprête à trancher sur les pouvoirs tarifaires de Donald Trump, tandis que la Chine affiche une ambition économique colossale à l’horizon 2030.

France : les ménages se replient et l’économie ralentit

Selon une étude de l’Insee, les Français consomment de moins en moins, freinés par un sentiment de pessimisme qui s’installe depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024.
Malgré une inflation maîtrisée autour de 1 %, les foyers continuent d’épargner massivement : le taux d’épargne atteint 18,5 %, un record inédit depuis 45 ans (hors période Covid).

Les dépenses alimentaires ont chuté de près de 8 % depuis 2022, tandis que les achats de biens durables stagnent.
« Les Français broient du noir », résume Dorian Roucher (Insee), soulignant un fossé entre la hausse des salaires et la morosité des anticipations.

➡️ Une situation préoccupante alors que la consommation des ménages représente près de la moitié du PIB français, privant ainsi la croissance d’un moteur essentiel.
Les économistes de BNP Paribas anticipent une progression limitée à +0,5 % du PIB en 2025, contre 1 % l’an dernier.

États-Unis : la Cour suprême juge le pouvoir tarifaire de Trump

Moment décisif à Washington : la Cour suprême américaine examine cette semaine la légalité des tarifs douaniers imposés par Donald Trump sous couvert de l’International Economic Emergency Powers Act.

Les juges doivent déterminer si le président a outrepassé ses prérogatives en imposant des droits de douane généralisés sur la Chine, le Canada et le Mexique — notamment sur les produits liés au fentanyl.

💬 Une décision contre Trump pourrait faire vaciller les marchés obligataires : près de 400 milliards de dollars de recettes tarifaires annuelles sont en jeu.
À l’inverse, une validation de ses mesures renforcerait le pouvoir exécutif et ouvrirait la voie à un usage élargi des armes commerciales à visée politique.

Les analystes s’attendent à une décision partagée, certains juges cherchant un compromis limitant les pouvoirs présidentiels sans les abolir totalement.

Chine : ambitions économiques et riposte industrielle

Le Premier ministre chinois a annoncé que le PIB national atteindra 23 900 milliards de dollars d’ici cinq ans, misant sur une montée en puissance des exportations d’énergie et de technologies vertes.
La Chine a également renforcé son contrôle sur les exportations stratégiques, en particulier dans les terres rares et les semi-conducteurs, tout en créant une task force dédiée à la sécurité économique.

Parallèlement, Pékin poursuit son ouverture partielle aux capitaux étrangers, notamment dans le secteur de l’énergie et des métaux critiques, afin d’attirer les investissements tout en consolidant son indépendance stratégique.

États-Unis : les démocrates s’imposent dans les élections locales

Sur le plan politique, les élections de mi-mandat locales confirment la dynamique démocrate.
À New York, Zohran Mamdani — figure du courant socialiste — remporte haut la main la mairie face aux candidats soutenus par Donald Trump.
Les démocrates reprennent également le gouvernorat du New Jersey et de Virginie, renforçant leur position avant les législatives de 2026.

Ces résultats fragilisent la stratégie de Trump, dont les politiques économiques et sociales peinent à convaincre : selon un sondage CNN/SSRS, 68 % des Américains jugent l’économie “pauvre ou très pauvre”.

En résumé

Analyse CDLF

Les tensions commerciales et les incertitudes politiques dessinent un nouvel équilibre mondial :

• La France s’enferme dans la prudence,

• Les États-Unis testent les limites du pouvoir exécutif,

• Et la Chine avance ses pions stratégiques dans un contexte de redéfinition géopolitique.

Les marchés réagissent avec prudence : les investisseurs se replient sur l’or, tandis que les rendements obligataires américains oscillent autour de 4,10 %.