🩶Métaux précieux : L’argent vole la vedette à l’or avec une hausse spectaculaire de 57 % en 2025
Alors que l’or continue d’enchaîner les records historiques, c’est bien l’argent qui attire l’attention des investisseurs en 2025. Le métal blanc connaît une envolée impressionnante, affichant une progression de 57 % depuis le début de l’année, contre 45 % pour l’or.
Une performance historique
Sur le COMEX, les prix de l’argent ont franchi pour la première fois depuis 2011 la barre des 47 dollars l’once, se rapprochant de son record absolu de près de 50 dollars. Rien qu’en septembre, le cours a bondi de 15 %, confirmant un rallye qui surpasse largement celui de l’or.
« Nous l’avons souligné à plusieurs reprises : il n’y a pas de nouvelles raisons fondamentales à la forte hausse des prix », analyse Thu Lan Nguyen, responsable de la recherche matières premières et devises chez Commerzbank AG. Selon elle, la flambée record de l’or incite de nombreux investisseurs à se tourner vers des alternatives comme l’argent, d’autant que le marché physique reste structurellement sous-approvisionné.
Le soutien des données économiques américaines
La dynamique actuelle est également portée par les dernières publications macroéconomiques aux États-Unis. L’inflation PCE, indicateur privilégié de la Réserve fédérale, a progressé de 0,3 % en août après +0,2 % en juillet, en ligne avec les prévisions des économistes.
Ces chiffres renforcent les anticipations d’un assouplissement monétaire prochain : d’après l’outil FedWatch du CME, les marchés estiment à 90 % la probabilité d’une baisse des taux de la Fed dès octobre, et à 65 % celle d’une nouvelle réduction en décembre.
Dans ce contexte, l’argent – actif sans rendement – bénéficie d’un regain d’attrait auprès des investisseurs cherchant à se protéger contre un environnement de taux plus faibles.
Un rôle renforcé de valeur refuge
Au-delà des fondamentaux économiques, l’argent profite d’un climat d’incertitude politique et budgétaire. La perspective d’une fermeture du gouvernement américain dès le 1er octobre, faute d’accord budgétaire entre la Maison-Blanche et le Congrès, alimente la demande pour les valeurs refuges.
Cette impasse pourrait également perturber la publication de données macroéconomiques cruciales, telles que le rapport sur l’emploi de septembre, accentuant encore l’aversion au risque.
Parallèlement, la faiblesse persistante du dollar – avec un indice DXY proche de 98 face à un panier de devises majeures – rend les métaux précieux libellés en billet vert plus accessibles aux investisseurs internationaux, dopant mécaniquement la demande.
Vers un test des sommets de 2011
Pour David Morrison, analyste senior chez Trade Nation, « l’argent a pris le relais de l’or et s’impose désormais comme le moteur du rallye des métaux précieux ». Toutefois, certains experts appellent à la prudence.
Selon Commerzbank, l’argent apparaît désormais suracheté sur ses indicateurs techniques, notamment le MACD quotidien. Le marché pourrait donc buter à court terme sur la zone psychologique des 49 à 50 dollars l’once, qui correspond aux sommets atteints en 2011.
Conclusion
Avec une progression de 57 % depuis janvier, l’argent s’impose comme la star des matières premières en 2025. Soutenu par la faiblesse du dollar, les attentes de baisse de taux de la Fed et son statut de valeur refuge, le métal blanc attire de plus en plus d’investisseurs. Reste à savoir si cette dynamique suffira à franchir durablement la barre historique des 50 dollars l’once – un seuil symbolique qui pourrait redéfinir l’équilibre entre l’or et l’argent sur les marchés mondiaux.