📰 Actualité Crypto – 21 octobre 2025
Entre tension politique à Washington et consolidation du marché
Washington relance le débat sur la régulation crypto
Le 22 octobre, plusieurs dirigeants du secteur crypto — dont Brian Armstrong (Coinbase), Sergey Nazarov (Chainlink), Mike Novogratz (Galaxy Digital), David Ripley (Kraken) et Hayden Adams (Uniswap) — seront reçus par les sénateurs démocrates, à l’initiative de Kirsten Gillibrand, pour discuter du projet de loi sur la structure des marchés numériques, toujours bloqué au Congrès.
L’objectif : relancer les négociations autour de la répartition des pouvoirs entre la SEC et la CFTC, deux agences dont les visions s’affrontent depuis des années sur la classification des cryptoactifs.
Blocage du projet DeFi et fracture politique
Les discussions bipartites ont déraillé après la fuite d’un projet démocrate sur la DeFi, jugé trop restrictif par les républicains et les acteurs du secteur.
Le texte visait à renforcer la lutte contre le financement illicite et les risques d’arbitrage transfrontalier, mais ses contours flous ont provoqué un gel des travaux au Sénat.
Le président de la commission bancaire, Tim Scott, a suspendu toute avancée tant qu’aucun accord n’est trouvé sur les amendements clés.
Les observateurs parlent d’un nouveau statu quo politique qui pourrait repousser tout vote après les élections de mi-mandat de 2026.
Le fond du débat : clarifier le partage SEC–CFTC
Le cœur du projet reste la délimitation des compétences entre la SEC (valeurs mobilières) et la CFTC (produits dérivés et matières premières).
Les républicains militent pour reconnaître une nouvelle catégorie : les “actifs annexes”, c’est-à -dire les tokens non assimilables à des titres financiers.
Les démocrates, eux, préparent une version alternative plus centralisée sur la supervision de la SEC.
Pendant ce temps, la Chambre des représentants a déjà adopté en juillet le CLARITY Act, mais son examen par le Sénat s’annonce repoussé à 2026.
La CFTC ouvre la porte à l’industrie
En parallèle, la CFTC cherche à impliquer davantage les acteurs du secteur.
Elle a récemment nommé plusieurs représentants de l’écosystème crypto dans ses panels consultatifs, dont Katherine Minarik (Uniswap) et Ben Sherwin (Chainlink), pour renforcer la concertation sur les futures règles d’encadrement des actifs numériques.
Une démarche perçue comme plus ouverte et pragmatique que celle de la SEC, encore marquée par son approche judiciaire envers les plateformes américaines.
Actualité internationale : un écosystème en recomposition
La Colombie-Britannique veut limiter l’usage énergétique lié à l’IA et au minage crypto, illustrant la pression environnementale croissante sur le secteur.
La Corée du Sud connaît un engouement record pour la bourse et les actifs numériques, mais les autorités s’inquiètent d’une spéculation excessive chez les jeunes investisseurs.
Ripple et ses partenaires (SBI, Pantera, Evernorth) préparent une levée de 1 Md$ pour leur XRP Reserve, un fonds stratégique de liquidité tokenisée.
CleanSpark, géant du minage Bitcoin, pivote vers l’IA pour diversifier ses revenus et fait bondir son titre en bourse.
Perspectives de marché
Le marché crypto reste dans une phase d’attente :
Réglementation américaine incertaine,
Macroéconomie fragile,
Mais signaux d’ouverture institutionnelle (CFTC, fonds Ripple, expansions DeFi régulées).
Les prochains jours seront dominés par la réunion au Sénat et les réponses des acteurs du marché à cette tentative de relance politique.
Le changement structurel : des actifs du monde réel sur la blockchain
La blockchain permet de fractionner la propriété, d’enregistrer ces parts sous forme de tokens, et de les échanger globalement en quelques secondes.
Dubaï expérimente déjà un cadastre tokenisé, permettant d’investir dans des parts de biens immobiliers enregistrées sur blockchain.
JP Morgan (Onyx) et Goldman Sachs développent des plateformes de tokenized collateral pour accélérer les règlements d’actifs.
Le tokenized gold s’impose comme un standard du marché, offrant la stabilité du physique avec la fluidité du numérique.
Ce n’est plus un rêve : l’infrastructure est en place. Et elle évolue plus vite que les régulateurs.
Pourquoi la tokenisation compte vraiment
La tokenisation repose sur trois piliers essentiels :
Fractionnalisation : diviser un actif indivisible en micro-partages accessibles Ă tous.
Liquidité mondiale : transformer des biens traditionnellement illiquides (immobilier, art, royalties) en marchés ouverts 24h/24.
Automatisation par smart contracts : permettre aux flux (loyers, dividendes, votes) d’être gérés automatiquement et sans intermédiaires.
Le résultat : un marché plus juste, plus transparent, plus fluide, où la propriété n’est plus réservée aux ultra-riches.
Les premiers cas d’usage réels
Lofty AI et Realy permettent déjà d’acheter des fractions de biens immobiliers et de percevoir les loyers directement en USDC.
Dubaï intègre le registre foncier à la blockchain dans un plan à horizon 2033.
JP Morgan Onyx a démontré que les transactions immobilières pouvaient être réglées en heures au lieu de semaines, avec une réduction massive des coûts.
Même BlackRock, via son CEO Larry Fink, parle désormais de “next generation of markets” en évoquant la tokenisation.
En résumé
🔹 Les discussions au Sénat américain reprennent sous tension.
🔹 Le projet de loi DeFi divise profondément les partis.
🔹 Ripple, Chainlink et Uniswap s’imposent comme interlocuteurs clés.
🔹 Le marché reste prudent mais attentif aux signaux politiques et macro.